Contribution
A Q U AT I Q U E S
Toxines de cyanobactéries dans les perchaudes :
Analyse exploratoire dans quatre lacs du bassin de la rivière Yamaska
Charles P. Deblois, Alain Mochon et Philippe Juneau
Introduction
Les cyanobactéries, communément appelées algues bleues (ou algues bleu-vert, traduction de l’anglais blue-green algae), sont des micro-organismes capables de faire la photosynthèse. Cette caractéristique n’est pas commune chez les bactéries, voire très rare, et c’est pourquoi les cyanobactéries sont souvent confondues avec les algues. Présentes universellement dans les écosystèmes aquatiques, les cyanobactéries se répartissent en 150 genres, regroupant environ 2000 espèces différentes. Depuis quelques années, les cyanobactéries engendrent un intérêt grandissant à cause de leur prolifération, dénommée « fleur d’eau », dans certains lacs du
Québec. Ces épisodes de croissance excessive proviennent de la détérioration des milieux aquatiques, principalement liée aux activités humaines comme l’agriculture et le mauvais aménagement des milieux riverains (Codd, 2000). Il en résulte un accroissement des quantités de phosphore et d’azote dans l’eau, en plus de l’ajout de pesticides. Ces activités peuvent donc perturber l’équilibre des communautés phytoplanctoniques et favoriser des espèces opportunistes comme les cyanobactéries. Dans ces conditions favorables, les cyanobactéries peuvent se développer rapidement pour former alors une « fleur d’eau », qui n’a d’esthétique que son nom (figure 1) ! Les eaux verdâtres qui en résultent constituent d’ailleurs la manifestation visible de ce phénomène.
Il est maintenant reconnu que certaines cyanobactéries, comme celles des genres Microcystis et Anabaena, peuvent produire des substances toxiques appelées cyanotoxines. Il en existe plusieurs types dont certaines se trouvent principalement en milieu marin et d’autres en eau douce.
Parmi les cyanotoxines d’eau douce, le cas le plus étudié et
56
LA SOCIÉTÉ PROVANCHER