Corps humain "les céphalés"
Les céphalées font partie des dix causes les plus fréquentes de consultation dans une pratique de médecine générale. Les céphalées sont responsables de
20% des causes d’absentéisme (1 jour d’absence/ année/employé); 10–12% de la population souffre de migraines (6% des hommes et 15–18% des femmes).
En raison de leur caractère bénin, les céphalées primaires sont sous-diagnostiquées et surtout insuffisamment traitées. L’OMS considère la migraine avec la tétraplégie, la psychose et la démence comme l’une des quatre pathologies chroniques les plus débilitantes. Bien que plus de 95% des patients vus en pratique de médecine générale présentent une cause bénigne de céphalées, une recherche soigneuse des céphalées secondaires, symptomatiques d’une affection sousjacente potentiellement grave, est indispensable.
Le rôle du médecin est donc de distinguer les céphalées primaires (migraine, céphalées de tension, céphalées en grappe) des céphalées secondaires, de déterminer le type de céphalées afin de prescrire le traitement adéquat, et de savoir répondre aux besoins du patient pour lequel une céphalée même bénigne peut être cause de craintes et de handicaps.
Diagnostic différentiel
Céphalées primaires (tableau 1)
Migraine: La migraine représente environ 15% des causes de céphalées primaires. Elle touche 15% de la population: trois femmes pour un homme, avec une prévalence de 25% chez la femme de 40 ans.
80% des migraineux ont leur première crise migraineuse avant 30 ans. La fréquence des crises peut être très variable: la migraine a tendance à diminuer avec l’âge; elle est en rémission durant la grossesse dans
70% des cas.
La migraine est subdivisée en trois entités cliniques:
– Migraine sans aura (anciennement commune): elle représente la majorité des crises migraineuses.
– Migraine avec aura (anciennement accompagnée): environ 15–20% des patients migraineux souffrent de symptômes neurologiques focaux transitoires
(SNFT)