Comment ces scènes de séparation rendent-elles compte des émotions des personnages ?

Nous allons étudier trois textes présents au sein de ce corpus, constitué d’un extrait de la pièce tragique de Jean Racine, Bérénice, écrite en 1670, un extrait de La Musica Deuxième, pièce écrite en 1985 par Marguerite Duras, et enfin un extrait de la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, Petits Crimes Conjugaux, écrite en 2003. Ces trois textes sont des scènes de séparation, écrites pendant des époques différentes.
Il s’agira ici de montrer comment ces scènes de séparations rendent compte des émotions éprouvées par les personnages.
Dans un premier temps, nous verrons comment ces émotions transparaissent à travers l’utilisation d’un registre pathétique, voire tragique. Ensuite, nous démontrerons comment la répartition des répliques peut jouer ce même rôle, ainsi que l’utilisation des didascalies, que nous verrons par la suite.

Afin de rendre compte des émotions des personnages dans une scène de séparation, les trois dramaturges utilisent un registre pathétique, voire tragique. Le champ lexical de la souffrance apparaît dans ces trois extraits. Si dans l’extrait de Petits Crimes Conjugaux la souffrance exprimée à travers son champ lexical reflète une souffrance plus physique (« tuer », « coup », « souffrir », « souffrance »), elle possède également une dimension plus sentimentale, telle qu’elle apparaît dans les deux autres textes. En effet, ce champ lexical est très répandu dans l’extrait de Marguerite Duras (« empoisonner », « enfer », « meurt ») ainsi que dans l’extrait de Bérénice, avec l’emploi du verbe « mourir » et l’adjectif « cruel », utilisés à plusieurs reprises dans les répliques de Titus et Bérénice, reflétant un registre tragique.
L’utilisation de la ponctuation est également un procédé qui est employé le registre pathétique afin de rendre compte de certaines émotions. Ainsi, ces trois scènes de séparation de Racine, Schmitt et Duras utilisent la ponctuation afin