- Corpus de textes : fables de La Fontaine

"Le Loup et l'Agneau" fut publié en 1668. Dans cette fable, le loup désigne la royauté. Il s'adresse à l'agneau à la 2ème personne du singulier "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?" ( vers 7 ). Cela montre que le loup manque de respect envers l'agneau. L'agneau apparaît comme un sujet du roi. Il s'adresse au loup à la 3ème personne du singulier, ce qui marque le respect : "Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté ne se mette pas en colère." ( vers 10-11 ). Les dialogues montrent donc très clairement la différence de niveaux sociaux entre le loup et l'agneau. La relation qu'entretiennent ses deux animaux est d'ailleurs le reflet de la société sous la monarchie absolue de Louis XIV. La leçon donnée par cette fable est explicitée très clairement au vers 1 : "La raison du plus fort est toujours la meilleure", ce qui annonce la fin de l'histoire. Le lecteur sait avant de finir sa lecture ce qu'il va se passer. De plus, le loup a déjà condamné l'agneau avant même de commencer à dialoguer avec lui. L'agneau, naïf et faible, tient pourtant des arguments irréfutables. Mais il perd rapidement pied face à la mauvaise foi du loup. Le lecteur le ressent d'ailleurs facilement car les répliques de l'agneau lorsqu'il essaie de se défendre se font de plus en plus courtes. Au début, il tient un discours construit : "[...] que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle [...]" ( vers 10 à 15 ) et sa dernière réplique n'est qu'un faible : "Je n'en ai point" ( vers 23 ).

"La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion" fut publiée la même année que "Le Loup et l'Agneau". D'ailleurs, tout comme pour un grand nombre de ses fables, Jean de la Fontaine s'est ici inspiré d'un texte de Phèdre. Cette fable est assez similaire à la précédente. En effet, les mêmes classes sociales y sont représentées. Le lion