Corpus : le comique (Feydeau, Molière, Ionesco)
Le comique de gestes est reconnaissable chez Molière lorsque le professeur de Philosophie explique à son élève comment prononcer les voyelles. À travers ses paroles, on peut imaginer qu'il montre l'exemple de façon exagérée (« La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A », « Et la voix I en rapprochant encore davantage les mâchoires l'une de l'autre, et écartant les deux coins de la bouche vers les oreilles : A, E, I », « L'ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O »...). De plus, Monsieur Jourdain répète sans cesse ces voyelles avec beaucoup d'application (« A, E, A, E », « O, O, O. Vous avez raison. O. » ou encore « I, O, I, O », ce qui rappelle le bruit d'un âne). Le comique de gestes se retrouve également chez Ionesco : en expliquant comment articuler à son le élève, le Professeur se retrouve dans des positions grotesques (« il est recommandé, dans la mesure du possible, de lever très haut le cou et le menton, de vous élever sur la pointe des pieds, tenez, ainsi, vous voyez... »).
Mais c'est surtout le comique de mot qui est utilisé chez l'auteur, à travers les répliques du Professeur : il utilise l'expression « tomber dans l'oreille d'un sourd » au premier degré (« […] les sons […] voltigeront sans plus risque de tomber dans les oreilles des sourds qui sont les véritables gouffres »). De plus, lorsqu'il explique à son élève comment bien prononcer, il dit lui-même une série de mots qui n'ont aucun rapport les uns avec