Le corpus est composé de quatre textes de théâtre : Un extrait de Les acteurs de bonne foi de Marivaux (1757), un extrait de Le théâtre et son double d’Antonin Artaud (1938), un extrait de Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare (1595) et un extrait de L’échange de Paul Claudel (1901). Ces différents textes traitent de l’Illusion théâtrale. Comment le théâtre parvient-il à poser la question du réel ? Le théâtre permet de divulguer des vérités. D’ailleurs, dans Les acteurs de bonne foi, Merlin se sert de la pièce pour dévoiler les réels sentiments des personnages. L’expression négative « vous ne sortez point de votre caractère » (l’6-7) confirme que la pièce est un moyen de faire ressortir la vérité. De même, dans L’échange, le spectateur se retrouve confronté à la révélation de son propre reflet. L’anaphore « Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux […] » (l’19-29) témoigne des diversités qui existent entre les hommes. Cependant, tous n’ont qu’un seul but consistant à trouver une échappatoire à leur réalité. Au théâtre, la notion d’irréel semble étroitement liée au songe. Aussi, dans Le songe d’une nuit d’été, Puck avoue au spectateur que toutes les images perçues ne sont en réalité que des rêves. C’est prouvé par la négation « ne contient pas plus qu’un songe » (l’4). Dans L’échange, le spectateur vient également pour « dormir » et rêver des scènes qui se brossent devant lui, la comparaison « comme s’ils dormaient » souligne le fait que le spectateur n’est pas capable de différencier la vérité du fictif. Le théâtre se mêle à la réalité. Pour Antonin Arnaud, le moment où la scène se joue, la réalité se confond au mensonge. Plus aucune différence ne subsiste entre les comédiens et les spectateurs. Ces derniers se fondent dans le décor : «enveloppera matériellement le spectateur, le maintiendra dans un bain constant de lumière, d’images, de mouvements et de bruits » (l’3-5). Dans la pièce de