corpus
1. question
Notre corpus se compose de quatre scènes théâtrales qui s’échelonnent du XIXème au XXème siècle. La première scène est un extrait de la pièce de théâtre Ubu roi d’Alfred Jarry écrite en 1888. Le deuxième extrait de ce corpus est l’Acte II, scène 3 et 4 de Les mouches de Sartre qui fut écrit en 1943. La troisième scène est Caligula d’Albert Camus qu’il a écrit en 1944. Le dernier extrait fait partie du XXème siècle Le Roi se meurt écrit par Ionesco. Nous verrons que ces quatre extraits nous proposent une image absolue et abusive de la royauté.
La tyrannie s’impose d’abord, pour deux personnages de rois, par une prise illégitime du pouvoir par la force et le meurtre : Ubu tue Vencesla et Egisthe assassine Agamemnon. Elle s’installe ensuite par la terreur qu’ils instaurent pour soumettre les peuples. Ainsi Ubu défonce-t-il la porte des paysans avant de détruire leur maison, aidé de "sa légion de Grippe-Sous". Caligula oblige ses courtisans à rire et à l’approuver sous la menace. Egisthe punit sa belle-fille Electre et méprise sa femme qui le craint. Seul le roi mourant de Ionesco n’exerce plus d’influence sur son entourage mais ne renonce pas à leur donner des ordres insensés. Tous sont rongés de désirs, voire de caprices. Ubu veut s’enrichir en volant ses sujets, Caligula se délecte de la peur qu’il inspire ("La peur, hein, Caesonia, ce beau sentiment, sans alliage..."), Le roi de Ionesco veut contrôler les êtres et même les éléments, Egisthe "donnerait son royaume pour verser une larme". Cependant, cette volonté de puissance a ses limites : la faiblesse et le ridicule. Le plus grotesque est Ubu. Cela se traduit dans son langage et dans ses actes. Il emploie un niveau de langue familier avec des mots déformés comme "ji" au lieu de "je", "merdre" au lieu de "merde". Il utilise des jurons fantaisistes comme "cornegidouille". Mais le pire est qu’il revendique ses escroqueries : "avec ce système, j’aurai vite