Correspondances, les fleurs du mal, baudelaire
Le texte:
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Introduction :
Quatrième poème des Fleurs du Mal. Dans l'Albatros et Elévation, Baudelaire fait état de deux mondes parallèles: celui de "l'azur" qui correspond à "l'idéal", au céleste et celui des humain, terrestre fait de sensations. Cette théorie, qui rappelle la théorie de Platon sur les idées, est reprise dans Correspondances. Baudelaire analyse les moyens d'établir une communication entre ces deux mondes, rôle du poète. Pour cela, deux types d'analogies sont suggérées: les corresqpondances verticales (monde terrestre/monde supérieur) et horizontales (entre les différentes sensations. Le poète semble y jouer le rôle de "déchiffreur de symboles".
Les deux quatrains énoncent la théorie des correspondances tandis que les deux tercets l'illustrent. Ainsi, en même temps qu'il expose sa théorie, Baudelaire la met en pratique.
Nous étudierons ce poème en trois parties correspondant au découpage du sonnet:
I. Premier quatrain II. Deuxième quatrain III. Les deux tercets
Premier quatrain
Il est construit sur l'équilibre homme/nature
temple, piliers
CL du religieux et description de la nature
+ évocation par analogie des arbres et de la voûte des feuillages
nature: lieu privilégié de la communication