Correspondances
Nous étudierons si Correspondances est un poème emblématique du mouvement symbolique dont le précurseur est Baudelaire. Nous verrons dans un premier temps que la nature est consacrée comme un lieu sacré et symbolique, puis que le poète se présente comme un intermédiaire entre la nature et les hommes.
La nature est présentée par Baudelaire comme un lieu sacré. La métaphore qui met en relation « la nature » et « un temple » au vers 1 permet de comparer notre environnement à un lieu sacré, divin. Cette métaphore est filée dans le premier quatrain puisque les arbres sont un peu plus loin présentés comme de « vivants piliers ». Sacrée, la nature est également immuable. Cette qualité se ressent à l’étude des verbes employés par le poète dans le premier quatrain : au verbe d’état « est » du premier vers, qui se rapporte à la nature, Baudelaire oppose le verbe d’action « passe » qui se rapporte à l’homme (vers 3). Ces verbes, de natures opposées, soulignent le contraste entre l’immuabilité de la nature, d’une part, et le passage éphémère de l’homme, d’autre part. On soulignera que le choix d’un sonnet en alexandrin, vers noble par excellence, n’est ici pas anodin. Le caractère sacré de la nature en est souligné.
Si la nature est sacrée, elle est également hermétique : son sens ne saurait être saisi facilement. La nature s’exprime à travers « des forets de symboles » qui doivent être décryptés. On observe ainsi dans les deux premiers quatrains le champ lexical de la confusion : « confuses », « forets de symboles », « se confondent », « ténébreuse et profonde », « nuit ». Cette confusion est soulignée