Cours sur l'inconscient
C'est surtout avec Freud que la notion d'inconscient prend toute son importance. En étudiant l'appareil psychique, Freud est amené à distinguer trois systèmes dans la personnalité : le conscient, le préconscient et l'inconscient.
Cependant, l'inconscient ne se réduit pas à ce qu'en a dit la psychanalyse. On trouve, en autre, cette notion d'inconscient chez Bergson, qui parle d'une nuit de l'inconscient, et chez Leibniz, qui voit dans la sensation le résultat d'une infinité de petites perceptions qui échappent à notre attention, soit parce qu'elles sont justement trop petites, soit parce qu'elles sont trop nombreuses, ou encore parce qu'elles sont trop liées entre elles. Il n'en reste pas moins que l'inconscient reste avant tout une notion psychanalytique. Freud en poursuivant ses recherches sur le psychisme finit par substituer aux trois systèmes, trois instances : le ça, le moi, le surmoi. Dans tous les cas l'hypothèse de l'inconscient se révèle nécessaire. L'existence d'un inconscient ne ferme t-elle pas le seul horizon que l'homme croyait avoir, celui de la maîtrise de ses actes et de ses pensées ?
A. Limites et illusions de la conscience
Si c'est dans son rapport à elle-même que la conscience s'éprouve comme une certitude, qu'en est-il du rapport à l'autre ? Qu'en est-il du rapport entre les consciences ? A m'enfermer dans le cogito, comment puis-je communiquer avec les autres consciences ? Le seul rapport qu'il me soit permis d'avoir avec autrui c'est l'analogie. Du fonctionnement de ma conscience, j'induis le fonctionnement de la conscience d'autrui. C'est à partir de moi-même que je comprends l'autre. Mais dès lors ce qui disparaît c'est la certitude de la vérité. En effet, dans la mesure où je n'ai pas accès à