Crise et normes comptables
L’effet pro-cyclique des nouvelles normes:
Comme l’évaluation de certains actifs, surtout financiers, doit être faite à partir de la valeur du marché, la juste valeur a un effet pro-cyclique. C'est-à-dire que lorsque la valeur du marché augmente celle des actifs augmente aussi et inversement. Les nouvelles normes comptables ont de ce fait alimenté, pendant la période de hausse, un sentiment de pérennité des gains. Cependant, en période de baisse, le problème devient crucial surtout pour les institutions financières (selon Dr Wssila Bensahen Maître de conférences). En effet, celles-ci sont obligées de comptabiliser toute baisse de valeur de leurs actifs comme des pertes effectives ; or la crise a semé le trouble sur la valeur des titres, surtout ceux adossés à des créances immobilières devenues difficilement vendables. Le quasi disparition des acheteurs a fait chuter les prix sur les marchés.
Les pertes infligées aux banques par la chute de la valeur de leurs actifs ont en effet réduit leurs fonds propres. Obligées de restaurer leur capital pour respecter les ratios de solvabilité, elles ont dû vendre des actifs en catastrophe aggravant ainsi la dévalorisation des titres et alimentant la spirale d’effondrement. Comme le résume Pierre Mauzun, Directeur Général de la Fédération Bancaire Française « en poussant les banques à utiliser des valeurs à la casse pour valoriser leur portefeuille, les normes comptables ont aggravé la crise ».
La remise en cause de la juste valeur :
L’effet pro-cyclique des normes a fait réagir pas mal de détracteurs de la juste valeur. Certains prônaient la suppression de la valorisation à la juste valeur,