Crises et relances
Marie-Thérèse Bitsch
Université de Strasbourg
Le rappel historique présenté dans cet exposé introductif porte sur les débuts de la construction européenne et va de la naissance des
Communautés dans les années 50 aux remaniements décidés dans les années 80. Il s’arrête donc peu avant les changements qui conduisent à l’adoption du traité de Maastricht en 1992 et à la naissance de l’Union européenne. Il couvre une période de plus de trente ans qui s’avère riche en crises et en relances.
Il conviendrait peut-être de donner une définition approfondie de ces deux notions et d’en discuter les différentes acceptions possibles.
Mais plusieurs autres interventions de ce colloque reviennent sur cette question de terminologie et il semble que c’est l’ensemble des études publiées dans les Actes qui permettra de comprendre ce que sont, dans toute leur diversité, les crises et les relances de la construction euro- péenne. Il suffit donc, ici, de rappeler qu’il n’est pas facile de dire, d’une manière générale ou théorique, ce qu’est une crise. La construction européenne constitue un objectif ambitieux qui passe par des processus novateurs nécessitant l’accord des Etats et des peuples. Il est inévitable qu’elle soit semée d’embûches. La difficulté est quotidienne. Chaque décision représente une prouesse et son application un défi. Cepen- dant, à certains moments, les difficultés prennent de l’ampleur et ris- quent de compromettre – de bloquer, de freiner, de dénaturer – le développement de l’édifice communautaire. Les acteurs, les analystes, les citoyens peuvent alors avoir le sentiment que l’Europe est menacée, que la construction européenne est effectivement en crise, en attendant de connaître un nouveau départ vers un progrès de l’intégration. Cette remarque permet de souligner que toute crise ou toute relance com- porte, à côté des réalités objectives, une dimension