La IVe République est-elle un succès sur le plan institutionnel ?
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le peuple français, qui se relève du régime de Vichy, doit agir vite pour doter la France d’une Constitution et d’un gouvernement stable.
Dans l’attente de la prochaine constitution, la France a besoin d’un régime provisoire. Par le référendum du 13 octobre 1945, les français acceptent la loi constitutionnelle comme fixant le régime provisoire du pays jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution. Cette loi constitutionnelle du 2 novembre 1945 a mis en place un régime atypique d’une part parce qu’il n’y a qu’une seule assemblée, on parle donc de régime monocamérale, et d’autre part parce qu’il y a la confusion en une même personne, le Général De Gaulle, des fonctions de chef de l’état et de président du conseil. Cette loi va donc rester en vigueur jusqu’au 27 octobre 1946, jour de la promulgation de la constitution de la IVe République.
L'image de la IVème République est restée jusqu'à aujourd'hui mitigée. D'un côté, la France connaît sous cette République un indéniable redressement économique, grâce à l'aide américaine (plan Marshall), à la croissance économique mondiale, mais aussi grâce au baby-boom. La consommation est à la hausse et les ménages modernisent leur équipement. La construction européenne prend son essor avec la création du Marché commun (Traité de Rome, 1957). Cependant, sur le plan institutionnel, cette période qui s’étend de 1946 à 1958 est riche en rebondissement. L’instabilité ministérielle est forte, les gouvernements s’enchaînent ; durant 12 ans, la France connaît une période de transition très difficile.
Dès lors, le système institutionnel de la IVe République a-t-il été efficace ?
Il serait intéressant d’aborder dans une première partie la mise en place du système puis dans une seconde partie l’échec que ce dernier a essuyé.
I. Des bases institutionnelles faibles entrainant un régime bancal
Dès 1944, le