Critique de la raison pure [fiche]
Passage sur le rapport qu’établit Kant entre sa philosophie de la connaissance (CRP) et sa morale (CRPr).
Thème : problème de la causalité : déterminisme ou liberté ? L’un et l’autre.
Thèse : il faut récuser les prétentions du savoir spéculatif pour laisser la place à la morale.
Enjeu : comment fonder la morale, sinon par la liberté d’un être rationnel ?
Monde de notre expérience : phénomènes, réglé par le principe de causalité déterminisme que nous déchiffrons comme celui des lois nécessaires de la nature.
Nos actions morales, nos volontés relèvent de ce monde phénoménal, donc sont assujetties à ce déterminisme.
Les choses en soi échappent à notre sensibilité, aux catégories de notre entendement, donc à la causalité, au déterminisme naturel.
Le principe de causalité n’a donc aucune validité hors du champ phénoménal.
Ces choses en soi sont le moi (comme sujet non empirique), l’âme, Dieu. Elles peuvent être pensées par notre raison, non connues par notre entendement.
Que leur représentation ne renferme aucune contradiction est la preuve qu'on peut les penser ; en effet le fait de ne pas pouvoir connaître la liberté, l’âme ou Dieu n’interdit nullement qu’elles soient possibles.
Connaître les choses en soi serait les transformer en phénomènes la liberté ne serait plus libre, l’âme serait une chose psychologique et Dieu transformé en 1er chaînon causal de l’univers.
Conséquence majeure : la raison pratique (= ce qui est possible par la liberté), donc la morale, ne dépend pas d’un savoir rationnel ; l’ignorant peut être plus moral que le philosophe.
La distinction monde des phénomènes / mode des choses en soi permet à l’action (même morale) d’être considérée comme causée, déterminée (car d’ordre phénoménal) mais aussi libre, donc morale, en tant qu’intention.
Kant, en posant des limites à la connaissance, dégage la place pour la foi.
Cette foi n’est pas de nature religieuse ; la foi s’appuie sur la