Croissance et mondialisation
I. Deux siècles de croissance
a) Au XIXème siècle, avec la R.I., l’humanité est entrée dans une ère nouvelle.
Longtemps, depuis le VIème millénaire avant J.C., l’agriculture avait été l’activité économique majeure mais aussi l’occupation première des hommes (jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, plus de 80% des hommes sont des ruraux). Or cette économie fondée sur l’agriculture était caractérisée par une faible croissance, seul le commerce (international en particulier) -et les conquêtes- pouvaient favoriser l’enrichissement des sociétés. C’est d’ailleurs ce qui se passe en Europe de l’Ouest (l’Europe atlantique) entre le XVIème et le XVIIIème siècle avec l’exploitation des richesses de l’Amérique et le commerce triangulaire. L’enrichissement qui en découle permet une accumulation de capitaux qui va être massivement utilisé dans le développement de la R.I. à partir du moment où l’innovation technique favorise la naissance d’activités économiques nouvelles, sources elles mêmes de profits considérables et donc de nouvelles accumulations de capitaux. A partir de ce moment là, le mouvement est lancé et l’Europe d’abord, le monde ensuite (avec l’extension de la R.I. à d’autres régions de la planète), entre dans une ère de croissance ininterrompue, sur le temps long du moins (cf.crises infra). Cette période s’est accompagnée d’une formidable explosion démographique (l’humanité est passé en deux siècles de 1 à près de 7 milliards aujourd’hui !), sans doute le fruit d’une amélioration des conditions de vie matérielles et des progrès de la médecine.
Cette ère de croissance inaugurée par la R.I. est étroitement liée au développement du capitalisme, système économique fondé sur la logique du profit et la propriété privée des grands moyens de production de biens et de services. Sans changer fondamentalement, ce système a connu des évolutions : au capitalisme commercial du XVIème –XVIIIème siècle a succédé le capitalisme