Croissance verte
n°164
ANALYSE
La croissance verte : quels impacts sur l’emploi et les métiers ?
La croissance verte est volontairement abordée ici d’une façon large, comme un processus de renouvellement dont l’impact net sur l’emploi dépendra notamment des politiques qui seront mises en œuvre mais dont l’ampleur soulève des défis importants en matière de métiers et de formation. Ces derniers ne se limitent pas à l’éclosion de compétences spécifiques et inédites dans quelques filières spécialisées. Il s’agit le plus souvent de compétences transversales affectant des volumes très importants de personnels dans un grand nombre de secteurs imposant une adaptation substantielle des dispositifs de formation.
Comment les objectifs environnementaux modifient-ils le niveau et la structure des emplois par secteurs et par métiers ? Le concept de croissance verte suggère la montée de nouveaux besoins et la réalisation d’investissements spécifiques favorables à l’éclosion de nouveaux marchés ; Ce surcroît potentiel de dépenses ne constitue pas un moteur inconditionnel de créations nettes d’emplois pour l’ensemble de l’économie. Le « verdissement » des économies repose, en effet, sur l’octroi d’un prix à des biens libres considérés jusqu’ici comme inépuisables. L’apparition de coûts supplémentaires pesant sur les agents devrait en théorie induire un ralentissement de la croissance, toutes choses égales par ailleurs. La dispersion des analyses concernant l’impact des politiques environnementales sur l’emploi, dont une récente recension permet de prendre la mesure1, témoigne de la profonde incertitude qui entoure la performance globale en matière d’emploi et de croissance d’une économie verte. Saisir le versant positif de la contrainte environnementale requiert la mobilisation d’arguments moins classiques. S’il y a un espace pour une croissance verte, c’est peut-être d’abord parce que la mesure de la croissance par le PIB est entachée d’un biais originel : comptabilité de