Création de roman
An 2137, France. Après l’application du Manifeste Futuriste de 1909 à toute l’Europe.
« Ne sois pas une esclave ». Tel était le refrain de l’école Saint Martin. Mon école.
Je suis libre, je vibre dans la cour, je ris, je saute de partout. A l’école on apprend pleins de belles choses au rythme de chacun. Enfin des belles choses… Parfois j’ai encore des souvenirs vagues du jour où ils sont venus me chercher. Je crois que c’était un matin grisonnant, j’étais avec maman, elle m’apprenait à faire la cuisine. Ils sont rentrés, ont échangé un regard avec elle, du fond des yeux. Sans discuter elle avait acquiescée, pas un au revoir. Je me souviens juste de ses yeux rougis par l’odeur acre de chocolat noirci qui commençait à empester le couloir.
Sur la route je m’étais sentie si lourde, si fatiguée. Alors que j’étais somnolente mon attention s’était fixée sur une recette de cuisine qui passait à la radio:
« Pour faire la pièce montée à la noix de notre société, succulente et si finement panachée, incorporez : des petites voix intérieures en prenant bien garde d’enlever la coquille (de la noix). En effet il est important de garantir un mélange homogène.
Broyez donc les voix jusqu’à obtenir une poudre malléable puis savourez entre tous le croquant sanglant des vies enfin domestiquées »
En fait j’avais dû m’endormir ce soir là car ma mémoire reflétait une recette vraiment trop bizarre.
A la cantine tout était bon. Au menu :
- Hors d’œuvres pour ceux qui se mettaient hors d’eux
- Cassoulet lorsqu’on cassait ceux qui nous soulaient
- Eclatée de desserts lorsqu’on avait éclaté sa plus grande colère
J’ai bien grossi à l’école Saint Martin. Mais quand on a commencé à tuer dans des hôpitaux j’ai eu un peu peur. Je repensais à ma mère, son gâteau cramé…. Au fond il ne valait pas la bûche en chocolat de février (avec des vraies scies sur le dessus, pas les ridicules en plastique de mon enfance hein). A l’hôpital il fallait trouver ceux qui