David ricardo
La première intervention de Ricardo dans le débat public a lieu en 1809. Il impute alors les graves difficultés financières que connaît l’Angleterre à une émission excessive de billets par la Banque d’Angleterre (Banque centrale) et « au dangereux pouvoir qui lui a été dévolu de diminuer » (Ecrits monétaires). Le deuxième combat qu’il entreprend, cette fois au nom des capitalistes contre les propriétaires fonciers, concerne les lois sur les blés où il prône le libre-échange, lequel triomphera après sa mort.
Sa pensée
Ce fut incontestablement le premier grand théoricien de l’économie. Alors que ses prédécesseurs étaient d’abord des pragmatiques qui essayaient d’analyser rationnellement les comportements qu’ils constataient, Ricardo a fondé sa pensée d’emblée sur des systèmes et des modèles explicatifs. De son oeuvre relativement limitée (ses Principes sont particulièrement minces au regard de La richesse des nations), la postérité a retenu trois points essentiels. Le premier est l’analyse de la valeur travail, dont Marx fera ensuite son miel : seul le travail est productif, donc toute valeur marchande est issue du travail, qu’il soit direct ou indirect (équipement, énergie, biens de production).
Le second est son analyse de la rente foncière : lorsque la production agricole doit augmenter et que de nouvelles terres sont travaillées, les rendements de ces dernières sont en général moindres que ceux tirés des terres déjà mises en valeur, qui étaient cultivées parce qu’elles rendaient plus. Il faut donc davantage de travail pour produire, ce qui renchérit le coût de la production agricole. Mais comme le prix d’un même bien – le blé par exemple – est unique, les propriétaires des hectares aux rendements les plus élevés encaissent un surplus de revenu qui les enrichit, alors que ceux qui doivent acheter plus cher sont appauvris. Quand la population augmente, ce sont les propriétaires du sol qui en tirent profit, via la rente différentielle