Des mots qui maudissent les maux
Sous la lueur d’une bougie, assise par terre, la pendule indique cinq heure et quarante deux minutes, je savoure encore le silence de la nuit que la levée du jour guette, épie, menace, vole, escamote, maraude, démunit…Je ne dors pas, je fais juste semblant de dormir… j’ai besoin de faire semblant de dormir, je veux dire … j’ai besoin de dormir. J’ai une fine et nostalgique pensée à Damien Rice dans la chanson, The blower’s daughter, la fille du souffleur, et particulièrement au refrain « and so it is, just like you said it would be »
Des combinaisons et des recombinaisons, des formulations, et des reformulations, des constructions et des déconstructions, des jeux de mots… des mots qui jouent, des mots qui parlent, d’autres se taisent, s’abstiennent, se dissimulent…des mots qui se succèdent, d’autres se bouleversent, s’agitent, se secouent… des mots qui sortent, d’autres se retournent, se rétablissent, se rejoignent, des mots qui se font verbes et des verbes qui transcendent… des mots dangereux, des mots insignifiants, des mots éloquents, des mots confus… tout se passe en un laps de temps très court…Un tout que rien n’exprime mieux que ce grand rien synonyme de silence…
L’expression du silence ou le silence de l’expression… Soudain, prise par ce « double Je », cette lumière patente jaillissant de mon briquet et cette masse inerte de tabac mystifié aux enclos d’une