Devoir
4 ème – Evaluation de fin de séquence
Lisez attentivement le texte avant de répondre aux questions.
(Le narrateur, en se promenant dans les Jardins du Luxembourg à Paris, rencontre un étrange vieux monsieur qui danse dans le parc.)
Une envie folle me prit de lui parler. Je me risquai, et, l’ayant salué, je lui dis : « Il fait bien bon aujourd’hui, monsieur. » Il s’inclina. « Oui, monsieur, c’est un vrai temps de jadis. »
Huit jours après, nous étions amis, et je connus son histoire. Il avait été maître de danse à l’Opéra, du temps du roi Louis XV. Sa belle canne était un cadeau du comte de Clermont. Et, quand on lui parlait de danse, il ne s’arrêtait plus de bavarder. Or, voilà qu’un jour il me confia :
« J’ai épousé la Castris[1], monsieur. Je vous présenterai si vous voulez, mais elle ne vient ici que sur le tantôt. Ce jardin, voyez-vous, c’est notre plaisir et notre vie. C’est tout ce qui nous reste d’autrefois. Il nous semble que nous ne pourrions plus exister si nous ne l’avions point. Cela est vieux et distingué, n’est-ce pas ? Je crois y respirer un air qui n’a point changé depuis ma jeunesse.
Ma femme et moi, nous y passons toutes nos après-midis. Mais, moi, j’y viens dès le matin, car je me lève de bonne heure. »
Dès que j’eus fini de déjeuner, je retournai au Luxembourg, et bientôt j’aperçus mon ami qui donnait le bras avec cérémonie à une toute vieille petite femme vêtue de noir, et à qui je fus présenté. C’était la Castris, la grande danseuse aimée des princes, aimée du roi, aimée de tout ce siècle galant qui semble avoir laissé dans le monde une odeur d’amour.
Nous nous assîmes sur un banc de pierre. C’était au mois de mai. Un parfum de fleurs voltigeait dans les allées proprettes ; un bon soleil glissait entre les feuilles et semait sur nous de larges gouttes de lumière. La robe