Diisertation orient réel orient rêvé, la méditerranée de 1798 à 1956
Orient réel, Orient rêvé 1798-1956
Intro
« Il ne reste plus rien de l’antique Alexandrie », note Volney en débarquant en Egypte le 1er Juillet 1798 : il y a immédiatement un lien dialectique entre les rêves de l’Orient et ses réalités du point de vue de l’Occident : en Occident, qui rêve l’Orient et quelles sont les figures de ces rêves d’Orient, et comment s’intègrent-elles aux projets de ceux qui font les réalités de l’Orient ? Réciproquement, comment les acteurs qui ont un rapport réaliste à « l’Orient » influent-t-ils sur les imaginaires et les idéologies de l’Orient qui ont cours en Occident ? Car, d’une rive à l’autre de la Méditerranée, c’est bien l’Occident qui construit l’Orient sous ce nom et ce concept comme son Autre absolu, associant modes de prises de contact réels et projections issues des esprits et des sensibilités.
Doit-on comme Edward Saïd dire que les savoirs et les rêves sont tous des constructions aussi fantasmées par l’Occident, un simple continuum dans les consciences de la domination de fait ? Ne peut-on pas plutôt dire que, si le rêvé structure les opérations sur le réel, et que les contacts aux réalités influent sur les rêves, la seule manière de concevoir clairement leur corrélation dans le temps en dehors d’une identification informe, est de voir comment parfois les rêves et les réalités, qu’elles soient construites dans les savoirs positifs ou les lectures politiques et économiques, confluent, et quand elles entrent en conflit ? pourquoi ce rapport évolue-t-il de 1798 à 1956 ?
Les acteurs et les champs concernés.
I.
1798 - 1869 : à la sortie du siècle des Lumières en Occident, on va l’expédition d’Egypte, celle de l’armée et des savants, au discours de l’inauguration du canal de Suez par Ferdinand de Lesseps, qui ferme l’ère du saint-simonisme en Méditerranée et consacre l’ouverture de l’ère des impérialismes.
II.
1869 -1916 ou 1923 : avec Tartarin de Tarascon, Lyautey au Maroc, Pépé le Moko, les