disertation sur l'adversaire
On peut affirmer que dans le roman d’Emmanuel Carrère le titre aurait pu être remplacé par l’étranger. Deux grandes raisons viennent appuyer cette affirmation. Dès les premières pages, on apprend que Jean-Claude Romand a vécu durant 18 années de sa vie dans le mensonge et le déni. On devine très rapidement que Romand est un mythomane. C'est-à-dire, qu’il cherche inconsciemment refuge dans le mensonge pour échapper à la vérité. Vers la fin du roman, Romand avoue même son problème de mythomanie. « La rencontre d’un aumônier qui m’a beaucoup aidé à faire retour à la vérité. Mais cette réalité est tellement horrible et difficile à supporter que j’ai peur de me réfugier dans un nouveau monde imaginaire et de reperdre une identité bien précaire.» Dans ce passage, Jean-Claude tente d’expliquer à l’aumônier qui s’il revient trop vite à la réalité, il risque de replonger dans un autre monde construit sur un autre mensonge. On peut aussi relever un champ lexical qui tourne autour de la mythomanie avec «réfugier», «monde imaginaire» et «vérité». En réalité, Jean-Claude s’obstine constamment à tenter de berner le vrai monde. Tout ce qu’il sait à son sujet n’est qu’une grosse affabulation. Puisque la définition d’un étranger est une personne