Dissertation "certitude et vérité"
La leçon XXXIX des Cours de Philosophie d’Émile Durkheim, intitulée « De la vérité. De la certitude. », s’attache à définir ces deux concepts, sur lesquels s’appuie justement notre sujet.
Préalablement à l’ébauche d’une définition au plus près de la première notion, il paraît nécessaire de briser l’identification, habituelle mais erronée, entre « vérité » et « réalité ». L’on dira ainsi que lorsqu’on qualifie une chose de « réelle », l’on se contente uniquement de reconnaître son existence ; pour que la chose soit dite « vraie », elle nécessite plus qu’une simple reconnaissance, qu’un simple constat de présence : affirmer la « vérité » d’une chose, c’est avant tout faire intervenir notre jugement. Le vrai ne serait donc pas le réel, mais la conformité, l’adéquation avec le réel, la transcription du réel dans le monde des idées. Tandis que la réalité est détachée de la pensée et du discours, la vérité, elle, n’est pas un attribut immanent à la chose prise pour elle-même, mais s’incarne dans le rapport de cette chose à notre façon de la saisir. Ainsi, en parlant d’un « faux » billet, par opposition à un « vrai », ce n’est pas son existence qui sera niée, donc sa réalité, mais les conditions de sa fabrication, la conformité de da circulation au cadre légal, bref, sa vérité. « La vérité c'est la conformité de l'esprit et des choses. », peut-on lire chez Durkheim. En d’autre terme, la vérité apparaît dès lors qu’est mise au jour l’identité de la pensée et de l’être, de l’idée et de la chose, du jugement et de la réalité.
La notion de « certitude », quant à elle, est définie par le sociologue comme « l'état de l'esprit qui sait posséder la vérité, l’effet de la vérité sur le moi. » La certitude est donc avant tout dépendante d’un sujet, psychologique; elle est le repos d’un esprit qui a cessé de douter et qui possède maintenant la pleine assurance de détenir une vérité, c'est-à-dire la connaissance. Ainsi défini, le concept de