Bac philo
Ainsi s’interrogent certains adversaires de la démocratie. A quoi on répond que le principe du vote majoritaire est comme une règle du jeu que reconnaissent tous ceux qui participent à l’élection. Si la procédure du vote fait l’unanimité, alors tous consentent par avance à ce que la volonté d’une partie décide pour l’autre.
Mais tout de même, dira-t-on, il arrive que la majorité ait tort et la minorité raison. On sait bien que la vérité ne se mesure pas au nombre des voix, et qu’un seul peut voir clair au milieu de tous. N’est-il pas injuste alors que le bon droit cède devant le nombre ? Comment justifier cette apparente aberration ?
On invoque la raison contre le nombre, et à juste titre. Mais alors la solution n’est pas loin. Car le propre de la raison est d’argumenter pour convaincre. A quoi reconnaître celui qui a la raison pour lui ? A ceci qu’il saura expliquer pourquoi son avis est le meilleur. Qu’est-ce qu’un sage qui ne ferait aucun disciple ?
Si donc un parti minoritaire s’estime dans le vrai, il doit pouvoir produire les faits, les chiffres ou les arguments qui montreront à tous sa clairvoyance. Et s’il n’y parvient pas, c’est sans doute que sa position n’est pas aussi évidente qu’il le dit.
Que le plus convaincant l’emporte : c’est la meilleure règle de décision qu’on puisse trouver ; à condition que soit égal le droit d’expression, c’est-à-dire le droit de convaincre les autres. Peut être faut-il mettre quelques limites à la notion de vérité, peut on atteindre le vrai? Les vérités ne sont pas les mêmes suivant les époques, et ce qui est admis aujourd’hui par le plus grand nombre était hier