Mis à part les mythes, les personnages légendaires de la mythologie grecque peuvent aussi être retrouvés dans plusieurs autres œuvres telles des pièces de théâtre. Antigone, par exemple, est au cœur d’une pièce du même nom écrite par Jean Anouilh et présentée pour la première fois en 1944. L’histoire tourne autour de la famille compliquée qu’est celle de la protagoniste et plus précisément d’un long dialogue entre celle-ci et son oncle. L’oncle en question, Créon, est un personnage tout à fait intriguant dû à sa double personnalité tantôt sensible tantôt autoritaire. Ces deux côtés distincts se chevauchent tout au long de la pièce poussant le lecteur à se demander lequel finira par prendre le dessus.

Tout d’abord, Créon est un homme assez sensible. Malgré sa grandeur imposante et son physique robuste, il demeure un esthète, soit un amateur de l’art et de la beauté. Autrefois, avant sa prise au pouvoir, il se consacrait à des activités tout autres et ses intérêts étaient bien plus simples. « Dieu sait si j’aimais autre chose dans la vie que d’être puissant. » (p.78) Il aimait la musique et collectionnait des rares manuscrits. Il passait même des après-midi entiers à flâner dans des boutiques d’antiquités à Thèbes. Il s’avère même à être délicat et affirme aimer ce qui est « propre, net, bien lavé » (p.77) Mais sa facette d’esthète n’est pas l’unique aspect sensible de la personnalité de Créon. Ce dernier est aussi plein d’empathie. Il souhaite éviter a Antigone le châtiment allant même jusqu'à lui demander d’avoir pitié de lui et de vivre tellement il souhaite l’épargner.

D’un autre cote, Créon est un être autoritaire. Il essaye en premier lieu d’exercer son autorité en tant qu’oncle face à Antigone en lui expliquant que « la loi est d’abord faite pour les filles des rois ». Il a ainsi pour but de la faire comprendre l’importance de respecter les règles peu importe la classe sociale dont elle fait partie. De plus, il y a un abus de pouvoir de la part de Créon.