Dissertation sur le motif de l'illusion dans la littérature française
Le courant baroque a marqué tous les pays d'Europe à un moment donné entre la fin du siècle et le début du XVIIIe. Il a touché tous les arts, notamment la sculpture, l'architecture et la musique. Le baroque se définit par ses formes et ses thèmes, plus que par un « manifeste », puisqu'il n'y a pas eu de « théorie du baroque » avant le XXe siècle. Le XVIIe siècle a longtemps été considéré comme le siècle classique par excellence, avant qu'on ne s'avise qu'une partie de ses Belles Lettres se rattachait à une autre sensibilité, imaginative et exubérante, le baroque. Apparue au temps des guerres de religion, cette littérature s'épanouit dans un climat d'instabilité politique (opposition entre centralisation étatique et résistance nobiliaire, fronde aristocratique, régences), d'effervescence religieuse (libertinage, jansénisme, affaire de Loudun) et une remise en cause de la place de l'homme dans l'univers (travaux de Kepler et Galilée). Le baroque reflète cette instabilité face à un monde en mutation. Jouant sur le changement, la métamorphose et le trompe-l’œil, il cherche à surprendre son lecteur par l'inattendu, le paradoxe voire l'absurde. Se voulant libre de toute contrainte, mélangeant les genres, ne craignant pas la démesure, c'est une littérature de la luxuriance et des jeux sur la langue. Cette dissertation relève donc de cette sensibilité à fleur de peau, la sensibilité baroque : « Selon vous, le motif de l’illusion, présent dans de nombreux textes baroques est-il en mesure d’éclairer pleinement les œuvres artistiques de ce courant culturel ? » Dans l’optique de répondre à la problématique, nous montrerons donc comment l’illusion éclaire à tous points de vue les œuvres baroques, tout en étant rudement concurrencée…
La littérature baroque se plait à cultiver l’illusion, l’être et le paraître ainsi que les jeux de miroirs. Par ses outrances, ses fantasmagories, l’illusion se retrouve dans toute l’esthétique baroque.