Dans la Répétition de Marivaux, le compte déclare "Le naturel , le vrai, celui du théâtre , est la chose la moins naturelle du monde..."
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Le travail de l'acteur, en solitaire ou avec ses partenaires sur le plateau ne consiste pas seulement à apprendre le texte. L'épreuve de la mémoire est facilement surmontée. Ce qui le préoccupe d'avantage ce sont les moyens de capter l'attention du spectateur , de l'intéresser, le captiver, le séduire. Pour cela , il explore les différentes formes de jeux. Le compte, metteur en scène de la Double Inconstance de Marivaux , dans la répétition de Jean Anouilh explique à une comédienne qu'elle doit jouer faux : "Le naturel, le vrai, celui du théâtre, est la chose la moin naturelle du monde" , lance-t-il. Peut-on assimiler le vraisemblable théâtral au vrai, ou doit-on les distinguer, voire les séparer? Nous verrons dans une première partie qu'une représentation théâtrale peut paraître juste au spectateur parce qu'elle copie la réalité , puis nous montrerons que ce qui apparait vraisemblable au théâtre n'est pas le vrai.

I. Certes , une représentation théâtrale paraît juste au spectateur parce qu'elle copie la réalité.

A. Elle met en scène des sentiments universels que le spectateur peut avoir éprouver.

Au premier abord, la réplique du comte est en droit de surprendre : il nous semble en effet que ce qui semble véritable au théâtre, ce qui emporte sans peine notre adhésion est ce qui copie la réalité. Ainsi, les pièces mettent en scène des sentiments que le spectateur trouve naturels parce qu'ils sont si universels qu'il les a sans aucun doute éprouvés lui-même. La Double Inconstance de Marivaux, comme la Répétition de Jean Anouilh présentent des personnages en proie à des sentiments amoureux complexes : un homme qui aime une femme qui ne l'aime pas , des êtres qui se séparent après s'être juré fidélité. Ou encore un amour intemporelle et intense qu'on peut encore voir