Les « institutions », à la fois objet individuel et collectif, mettent en lumière un paradoxe assez surprenant. En effet, si elles sont là pour apporter un cadre, elles se posent aussi en opposition avec un ordre établi, avec pour désir de le faire changer. Ce mot, condition, limite et résultat de l’activité humaine, est étudié depuis le 20e siècle par de nombreux auteurs, que nous allons voir tout au long de cet oral.Mais tout d’abord, revenons à ma 1ère phrase, où je définis les institutions comme …afficher plus de contenu…

Nous pouvons donc nous demander ce qui différencie ces institutions, ce qui fait que certaines serait préférable à d’autres ?Beaucoup de philosophes, de chercheurs en sciences sociales et d’écrivains en sont arrivés à un consensus : les institutions représentent le fondement même de notre vie sociale, lui donnant forme et stabilité. Axel Honneth, philosophe et sociologue allemand, les décrit comme « conditions intersubjectives de la réalisation individuelle de soi », la notion d’intersubjectivité renvoyant aux phénomènes qui s’opèrent entre 2 …afficher plus de contenu…

On introduit donc ici un caractère durable aux institutions, mais qu’en est-il dans la réalité ? Adam Ferguson l’expose dans un de ses essais, où il dit que les institutions « sont, en vérité, le produit de l’action des hommes, et non le résultat d’un dessein humain particulier ». Cette perspective, frappante de vérité, explique la caractère « vide » de certaines institutions, comme si la vie l’avait quitté pour reprendre la formulation de Hegel. Les institutions, si elles survivent pour la plupart à leur créateur, perdent de leur sens au fil du temps, devenant quelque chose de plus ou moins utile, sans but