La tragédie est née au VI ème siècle avant Jésus Christ dans la Grèce Antique lors des fêtes religieuses en l’honneur de Dionysos. Elle repose sur le registre tragique puisqu’elle doit impérativement respecter la catharsis, à savoir inspirer crainte et pitié au spectateur. L’homme est confronté dans sa vie quotidienne au tragique qu’il reproduit souvent dans ses productions littéraires ou artistiques. Par définition, la tragédie est tragique mais est-ce que ce registre ne se retrouve pas aussi bien dans la plupart des genres littéraires et dans ceux du domaine artistique ? Nous allons étudier dans un premier temps, les éléments qui assurent le tragique dans la tragédie, puis nous analyserons de quelle manière ce registre est présent dans d’autres genres théâtraux, dans d’autres genres littéraires et même dans d’autres genres artistiques.

On sait par définition que la fin d’une tragédie est triste. La fin tragique peut être due à la mort du héros tragique. Cette mort peut être un suicide comme dans Phèdre de Racine. Le personnage éponyme croyant son époux Thésée mort, se laisse à avouer à Hippolyte, son beau fils, la passion coupable qu’elle éprouve pour lui. Cet aveu met Phèdre dans une situation intenable : non seulement Hippolyte la rejette mais Thésée qui avait simplement disparut est bientôt de retour. Phèdre est alors poussée au mensonge par Oenone la nourrice de son époux, elle accuse Hippolyte de lui avoir fait violence. Thésée maudit son fils et appelle sur lui la colère de Neptune mais bientôt, la nouvelle du suicide d’Oenone jette un doute dans son esprit. Cependant, il est trop tard : il apprend la mort d’Hippolyte, tué par un monstre marin tandis que Phèdre qui s’est empoisonnée, lui avait révélé tout sur la vérité de cette tragédie avant de mourir. Le personnage tragique se suicide aussi dans Antigone d’Anouille. Confrontée à l’autorité du roi Créon, Antigone reste fidèle à la tradition et va enterrer son frère maudit, malgré l’interdiction et