Dissertations
3 Une expérience de dieu-oiseau
Le paysage éluardien devait s'ouvrir à l'infini pour être un espace de bonheur, infini dans lequel il devait devenir l'égal d'un Dieu. Dans cette ascension l'imaginaire du poète est fondamentalement aérien dans laquelle vent, brise, nuage, oiseau aile circulent généreusement. Les ailes de ces dieux-oiseaux, ce sont les siennes. Notre poète veut affirmer qu'il s'identifie à ces dieux-oiseaux. A la négativité de sa vie que "rien n'existe", que rien n'a d'importance succède un rejet qui nous révèle la suite, la seule préoccupation du poète, l'obsession, se vouer entièrement et seulement à ce "vol" qu'il décrit entre les étoiles, en pleine lumière, étendu sur la terre, solide, dur comme "la pierre". Ce vol est seul capable de secouer "la misère", la désespérance, le spleen qui l'a envahi. Sa pensée est désormais reliée à ce mince soutien de souvenirs fait d'images, même divinisées, "d'ailes", de "vol", d'oiseaux", de "dieux", des images de mouvement, de vie" qui compensent celles de son amour mort. Un bien fragile équilibre.
Conclusion
Avec le départ de Gala, Eluard se retrouve dans le même état d'esprit que Baudelaire. Tout rapproche Eluard et Baudelaire même les titres