Dans quelle mesure peut-on parler de moyennisation de la société française ? La moyennisation (Mendras) que Tocqueville nommait « égalisation des conditions » est un processus qui conduit à une élévation des niveaux de vie moyens avec une réduction des inégalités économiques. La moyennisation est une caractéristique majeure des sociétés démocratiques. On entend aujourd’hui par moyennisation, l’idée d’un développement d’une vaste classe moyenne qui a su bénéficier de l’élévation des niveaux de vie. Qu’en est-il réellement concernant la société française ? Comment s’est manifesté ce processus et quelles en sont les causes ? Ne parle-t-on pas ces 15 dernières années d’une polarisation ? I] La société française a connu ce processus de moyennisation A) Le développement d’une vaste classe moyenne - Déclin des PCS extrêmes (doc 1 et 2) à savoir les agriculteurs exploitants, les artisans commerçants chefs d’(E) et les ouvriers qui peut s’expliquer par le progrès technique qui a généré un processus de destruction créatrice, par la concentration d’(E) qui fausse la concurrence vis-à-vis des petites structures, par la salarisation de la PAO (recherche d’une certaine stabilité par rapport au statut indépendant), et par l’évolution sectorielle de la pop active (déversement de MO). - Ce déclin a entraîné une mobilité (souvent structurelle) vers les PCS employés et professions intermédiaires, c’est-à-dire ce que l’on nomme la classe moyenne (société en toupie). B) Réduction des inégalités - Cette montée en puissance des effectifs de la classe moyenne s’est aussi accompagnée d’une élévation des niveaux de vie moyens et ainsi d’une réduction des inégalités. Doc 3 : le rapport interdécile des salaires en 1970 était de 3,65 (les 10% les plus riches avaient un salaire 3,65 fois > à celui des 10% les plus pauvres) contre 3,2 en 1997. Cette période est caractérisée par le fait que les salaires de D1 ont plus augmenté que les salaires de D9, si bien que le fossé entre ces deux déciles