distributionnalisme
Deux courants de pensée se sont exprimés à l’intérieur du structuralisme américain. Le premier, celui qui est représenté par E. Sapir* dansLanguage (1921), est assez proche du structuralisme européen. Outre l’importance accordée à la description des langues amérindiennes, on doit noter ici l’hypothèse célèbre émise par E. Sapir et Benjamin Lee Whorf, concernant une possible structuration affective et intellectuelle de la pensée par la langue parlée dans une communauté linguistique donnée. Cette hypothèse, même si elle doit être nuancée, apparaît actuellement comme plus plausible que l’hypothèse classique, retenue par les romantiques, selon laquelle la langue d’un peuple est conditionnée par le « génie » propre à celui-ci (donc par une sorte de « pensée collective »).
La seconde tendance est représentée par L. Bloomfield* et les linguistes regroupés autour de la revue Language, organe fondamental de la linguistique structurale américaine, appelée plus tard, en raison de ses méthodes, linguistique distributionnelle.
La position de L. Bloomfield est très particulière par rapport au structuralisme européen.
1. Aucun des principes théoriques formulés par celui-ci n’est retenu explicitement (sinon la distinction entre étude synchronique et étude diachronique).
2. Il existe une prise de position très marquée par rapport à la théorie psychologique dominante (ce qu’évite la linguistique européenne). L. Bloomfield s’appuie en effet sur le béhaviorisme et se montre très hostile à toutes les tendances « mentalistes » ou « subjectivistes ». Le béhaviorisme représente en effet non seulement une psychologie du comportement, mais aussi une méthode scientifique. Dans cette perspective, la linguistique a sa place parmi les sciences du comportement humain. Le langage n’est qu’un type, essentiel certes, de comportement et doit être étudié dans le cadre que fournit le schéma de tout comportement : stimulus/réponse.
Comme dans la linguistique