Diversification et valorisation des actifs financiers
Jean-Pierre BERDOT, Daniel GOYEAU et Jacques LÉONARD *
Ce que l’on nomme « globalisation financière », sous-entendu processus de levée progressive de toutes les formes d’obstacles à la libre circulation internationale des capitaux, a accompagné avec à l’origine un retard d’une vingtaine d’années le processus d’internationalisation des firmes, à commencer par les firmes américaines dès le début des années 60. Au-delà de la levée des entraves à la circulation des capitaux longs, c’est le rôle stratégique des mouvements de capitaux courts qui est en cause dans l’articulation entre internationalisation des firmes et globalisation des marchés. Le processus de globalisation n’a pas été linéaire mais il a été marqué par des sauts liés à des modifications majeures de l’environnement réglementaire, telles que celles-ci se sont produites dans le sens de la libéralisation, en Asie et singulièrement au Japon au début de la décennie 80, en Europe au début de la décennie suivante avec la mise en œuvre du grand marché intérieur des services financiers. Les réformes à l’œuvre et leurs conséquences sur la circulation des capitaux ont à l’évidence profondément bouleversé la logique de l’allocation d’actifs de la part des investisseurs, d’autant plus que le contenu de l’agent investisseur a lui-même significativement évolué au cours de ces décennies. Au début des années 90, la valorisation d’actifs était rendue complexe par le double mouvement de diversification sectorielle et internationale des firmes. Ce défaut de lisibilité et de visibilité s’est trouvé de plus en plus sanctionné par des investisseurs bien souvent incapables d’évaluer le risque mais aussi de discerner le bon du mauvais résultat, voire d’apprécier correctement la qualité du management et des choix stratégiques de l’entreprise côtée : d’où un flou jugé excessif des couples rendement-risque, de même qu’une lecture