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Double peine. Alors que le chômage flambe - le nombre de demandeurs d’emploi pourrait dépasser le record de 1997 ce mardi -, les personnes ayant des prénoms et noms d’origine étrangère doivent passer deux fois plus de temps sur leur candidature que ceux à consonance française, relève une étude menée par Qapa.fr.
«Dans le discours, les entreprises assurent ne faire aucune différence entre une personne d'origine étrangère et un Français "pure souche". Dans les faits, la discrimination à l'embauche est parfaitement visible et forte», s’insurge Stéphanie Delestre, la fondatrice du site dédié à l’emploi, qui se base sur l’activité de recherche de 700.000 internautes qui y sont inscrits.
En 2008, une enquête menée par le ministère du Travail relevait par exemple que «les jeunes Français peu qualifiés d’origine apparente maghrébine ou noire africaine sont victimes de discriminations à l’embauche par rapport aux jeunes Français d’origine apparente hexagonale ancienne.» Ainsi à compétences égales, quatre employeurs sur cinq avaient favorisé le candidat évoquant une origine hexagonale ancienne. Une discrimination qui semblait alors «plus forte à l’encontre des candidats d’origine apparente noire africaine qu’à l’encontre des candidats d’origine apparente maghrébine».
Huit mois avant de trouver un poste
Ainsi, entre leur période d'inscription sur Qapa.fr comme demandeur d'emploi et leur reprise du travail, les personnes d'origine étrangère passent en moyenne deux fois plus de temps à rechercher un emploi, soit environ huit mois contre quatre mois pour les personnes avec une dénomination française. Au final, elles doivent envoyer 75% de CV en plus, soit 33 en tout avant de décrocher un job.
«Tous les secteurs d'activité sont concernés par cette discrimination à l'embauche ainsi que l'ensemble des régions françaises. Paradoxalement, les femmes d'origine