La tolérance et la vertu qui porte à accepter ce que l’on n’accepterait pas spontanément. C'est admettre chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi-même. La notion de tolérance a donc pour corollaire deux valeurs fondamentales : la liberté et le respect. En effet, le terme nous vient du latin tolerantia : « constance à supporter » ainsi c’est le respect de la liberté d’autrui comme reconnaissante de sa dignité : tout homme, au nom de sa liberté, a le droit d’avoir des opinions et des comportements auxquels nous n’adhérons pas et nous nous devons de les respecter. Mais il convient de se demander si la tolérance doit s’appliquer si l’autre transgresse cette valeur. La tolérance doit-elle être une notion universelle ? ou devons-nous lui attribuer des limites ? Enfin, peut-il exister un compromis entre une tolérance limitée et une tolérance poussée à l’extrême.

La tolérance est avant tout le respect des autres et de soi-même car à tout supporter on finit par se nuire. En effet, John Locke écrivit avant les lumières en 1684 une lettre sur la religion. Selon lui, chacun pratique la religion de son choix et doit respecter celles des autres : pour Locke, le seul moyen pour une église de convertir des fidèles est par la conversion sincère et non par la force. Le gouvernement ne doit pas se mêler du salut des âmes. Dans un contexte d'obscurantisme religieux suite à la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 qui interdit de nouveau la religion protestante, John Locke tente de faire réfléchir sur les peines infligées aux huguenots et sur la soi-disant supériorité de l’église catholique. Ainsi il dénonce le non-respect des choix d’autrui sur sa religion. De plus, Voltaire, dans le traité sur la tolérance publié en 1763, invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux : savoir tolérer, c’est « l’apanage de l’humanité », la condition indispensable pour mériter le nom d’être humain. Tout comme John