Dom juan
La scène est comique, c’est une scène de farce proche de la commedia dell’arte, au rythme rapide et enjoué, avec un échange de répliques courtes - comme une sorte d’improvisation de Don Juan. On y trouve toute la gamme des procédés comiques : comique de gestes (gestes exagérés de civilités, installation et désinstallation du siège par les valets, sortie du personnage) ; comique de situation (l’incapacité à réclamer son dû, l’inversion des rôles - le créancier payé de belles paroles, le créditeur qui devient débiteur ; le jeu final de Sganarelle, imitant son maître) ; comique de caractère (personnage stéréotypé du bourgeois créancier : vulgarité - réclamer de l’argent, confusion, naïveté, vanité nobiliaire - une sorte de Mr Jourdain) ; comique de mots (comique de répétition, termes à double entente, ironie de Don Juan).
Une scène qui renforce l’ambiguïté de la pièce
Tonalité comique et tragique mêlées dans l’alternance des scènes : cette scène est située entre deux scènes tendues (visite au tombeau et remontrances du père). Dans la scène elle-même l’image de Don Juan est ambiguë (voir ci-dessous).
Intérêt dramatique de la scène
On a parlé de l’acte IV comme de l’acte des « fâcheux » : quatre visiteurs (M. Dimanche, Elvire, Don Louis, la statue du commandeur viennent interrompre Don Juan, chez lui, s’apprêtant à souper). Contribution d’un colistier : « Cette scène avec M.Dimanche est assurément importante car Don Juan, coincé chez lui, ne peut plus fuir et voit toutes ses victimes venir lui demander des comptes : comptes financiers avec M. Dimanche, les comptes dus à sa classe et à ses ancêtres, les comptes de ses victimes féminines, et enfin, Dieu, avec la statue du Commandeur. Molière renouvelle la scène classique de la comédie des Fâcheux en multipliant les intrus qui retardent d’autant l’arrivée, à la fin, de la Statue...Va-t-elle venir ? La verra-t-on ? Chaque arrivée annoncée augmente le suspens. A cela s’ajoute le jeu