dom juan
I) Une société d’ordres ou de classes ?
Sous l’Ancien Régime, cette société était perçue par sa hiérarchie d’ordres, ou des états, qui a un fondement religieux. Elle fut créée dès le Xème siècle par le moine Adalbéron de Laon, à l’origine basée sur les noms latins : les oratores, les bellatores et les laboratores.
Le maintien de cette vision s’explique car il s’agissait d’un ordre naturel créé par Dieu, la première place étant naturellement accordée au clergé en raison de sa position intermédiaire entre les hommes et Dieu, la deuxième place à la noblesse car celle-ci est au service de Dieu et du roi, et la troisième place au Tiers Etats, composite sans unité si ce n’est qu’ils doivent travailler.
Au XVIIème, les officiers peuvent être à la lisière du second ordre selon les juristes car ils sont au service du Roi, mais il est hors de questions d’y mettre les commerçants même s’ils occupent une place supérieur dans le Tiers Etat, qui reste néanmoins inférieure à celle des maîtres artisans des corporations.
Dans ce classement il y a un net rapport avec l’activité, plus il s’agit d’une activité physique, plus on est mal considéré (comme par exemple le portefaix), au contraire plus il s’agit d’une activité intellectuelle, plus on est alors considéré.
Peu à peu, le respect va aussi s’inspirer à la propriété mobilière, la propriété foncière qui devient une manière de franchir cette classe.
Ce n’est qu’avec le renforcement de l’état royal, pour des raisons financières, que l’argent va devenir un acteur, le surclassement des professions financières pouvant, avec l’accord royal, permettre les unions matrimoniales avec le second ordre.
Au XVIIème, il va falloir laisser davantage de place à l’argent, malgré le fait que le roi tient à la stabilité de