Don juan, mise en scène de daniel mesguich
Mesguich fait preuve d'imagination, il parsème sa mise en scène de trucs, de trouvailles qui amusent le public et pique sa curiosité. Mais puisque l'Athénée a eu cette curieuse idée de ne présenter cette saison que des pièces ayant été montées par Jouvet et que quelques imprudents aient osé affronter la comparaison, il faut bien dire que, pas plus que les autres, Mesguich ne sort grandi de l'aventure.
Sur un plateau poli comme un miroir qui reflète la voûte étoilée, le rideau s'ouvre sur la demeure de Dom Juan, pleine de statues de femmes, réduction audacieuse du destin de son propriétaire. Sganarelle, déguisé en Maya l'abeille, y pirouette allègrement tandis qu'Elvire, éplorée, semble tout droit sortie d'un catalogue Pronuptia. Quant à Mesguich, lui-même, beau ténébreux un peu décati, son interprétation de Dom Juan est parfaitement monolithique, ce qui passait encore pour une audition de conservatoire d'il y a trente ans, mais qui fait ici un peu pale figure.
Enfin. Il est vrai que la meilleure trouvaille était sans doute de faire de Pierrot, le paysan, un Pierrot… lunaire. Cela a un petit côté lacanien assez plaisant. Mais là encore, Mesguich n'arrive pas à sortir d'une esthétique de la boîte de bonbons. (C'est vrai qu'après la pièce montée, il y a toujours les dragées…) La visite de M. Dimanche prend elle, un petit tour kafkaïen avec des serviteurs en chapeau melon alors que l'usurier vient, avec femme et enfants vêtus de costumes ashkénazes traditionnels, réclamer son dû. Etait-il