Dormeur du val
Ce poème d'Arthur Rimbaud (1854 -1891= 37) écrit en 1870, relève de la poésie engagée qui critique et dénonce les effets de la guerre. Il s'inscrit également dans la poésie lyrique qui met en œuvre les sentiments et émotions du poète.
Ce sonnet d'alexandrins comporte une double description d'un lieu et d'un personnage, étroitement associés et annoncés dans le titre. On découvre progressivement la mort du « dormeur », euphémisée, or des signes inquiétants sont présents dès le premier vers. Ces allusions appellent donc à une seconde lecture. Par ce poème, il dénonce indirectement l'injustice de toute guerre, notamment la guerre fanco-prussienne de 70-71 qui dura moins d'un an et au cours de laquelle la France perdit l'Alsace Lorraine ainsi que 139 000 hommes ( 260 000 en tout)
La représentation du cadre : un lieux idyllique qui semble s'offrir aux sens
1) Diversité de la nature, riche et variée, qui sollicite les sens -De nombreuses notations auditives : « chante » vers1; tactiles : « frais » vers6, olfactives « les parfums » vers12 ; visuelles : un champs lexical montrant une harmonie de couleurs froides, « argent »vers3 , « bleu »vers6 , « vert » vers8.
-Un cadre mélodieux « chante une rivière » vers1, harmonieux et plein d'agrément qui invite au bien-être : les rayons du soleil, les fleurs « cresson » vers6 et « glaïeuls »vers9
2) Profusion de mouvement et de vie
-Exubérance et vivacité de la nature à travers le lexique : métaphore « mousse de rayons » v4, adverbe « follement » v2.
-Profusion de lumière : champs lexical (soleil, lumière, luit) dont les métaphores « la lumière pleut » v8, « des haillons/ D'argent v2-3
-Recours aux figures de la personnification : « la montagne fière » v3, « où chante une rivière » v1 et de l'allégorie « Nature, berce-le »v11
Un personnage ambigu
1) Fragilité et vulnérabilité
-insistance sur son extrême jeunesse avec l'adjectif « jeune » v5