Dormeur du val
Le premier quatrain :
C’est une description idyllique, imagée de la nature. Une vue d’ensemble du paysage. On pose le décor. S’il s’agissait d’un tableau, le regard monterait, puis redescendrait (vallée / soleil / vallée).
Il y a de la vie : la rivière « chante », « accroche follement », la montagne est « fière ». L’eau et l’air se mélangent (mousse). Il s’agit de personnification. Les sons choisis donnent aussi ce côté limpide : (on, an), les consonnes sont liquides (r,v). il y a beaucoup de lumière (argent, soleil – rejet de la dernière ligne).
Le second quatrain :
Ce qui me marque en premier est l’utilisation des couleurs (bleu, herbe, vert). Il s’agit de couleurs froides, ce qui pourrait nous mettre sur la piste…
Le personnage arrive en scène. Il s’agit d’un jeune homme. D’autres indices sont marquants si on y prend garde : sa nuque baigne dans le cresson (il s’agit de cresson aquatique, dit de fontaine, qui peut être dangereux pour la santé). Or nous sommes en octobre… dans les Ardennes (Rimbaud avait fugué de Charleville lorsqu’il a écrit se poème).
Le rejet (dort) attire l’attention : il a été placé ainsi pour être mis en valeur.
Cette fois, la lumière « pleut »… ce qui contraste avec la lumière du 1° quatrain.
L’auteur utilise le champ lexical de la maladie (pâle, lit) dans ce quatrain et dans le suivant.
Le malaise monte peu à peu.
Notons la musique du vers « Pâle dans son lit vert où la lumière pleut » : 2 fois le son « p, 2 fois le son « èr » (séparés à l’hémistiche), pour accentuer la lumière changeante.
Le premier tercet :
Nous l’avons dit, le champ lexical de la maladie est encore présent (malade, froid).
L’auteur nous confirme que la position du jeune soldat est anormale : il a les pieds dans les glaïeuls (qui poussent ici au bord de l’eau). Notons que glaïeul vient de Gladiolus