Du bon usage de la nature
Larrère Catherine et Raphaël, Du bon usage de la nature, Pour une philosophie de l’environnement, Collection Alto, Aubier, Paris, 1997, 355p.
Ce livre interroge les rapports entre l’homme et la nature. Catherine Larrère est agrégée de philosophie et Raphaël Larrère est ingénieur agronome. Leurs savoirs respectifs combinés ont donné naissance à cet ouvrage : Du bon usage de la nature, Pour une philosophie de l’environnement. En reprenant des extraits que j’ai agencé à ma convenance, je vais présenter quelques idées-clés qui sont développées dans le livre. Tout d’abord, les auteurs reprennent ce postulat : l’idée de la fin de la nature est fausse : il est pourtant souvent suggéré qu’il ne subsiste plus de lieu où « la main de l’homme n’ait jamais mis les pieds », pour reprendre l’expression de Hergé dans Tintin sur la Lune. La « Constitution moderne » (Michel Serres ou Bruno Latour) effectue un partage qui redistribue ce qui nous est donné selon les deux pôles du naturel et de l’artificiel (ou du culturel). Il existe pourtant bien une interaction du naturel et du social. La question préliminaire est alors : comment concilier humanisme et naturalisme ?
Les apports de l’écologie
Les développements de la science contemporaine (et en particulier ceux de l’écologie) nous rappellent que nous faisons partie de la nature, que nous y participons par notre corps, que nous en sommes les habitants et que nos ouvrages techniques y sont inclus. Il faut faire bon usage de la technique : c’est ce retour au bon usage que manifeste le souci éthique des pratiques environnementales actuelles. Au nom de l’écologie, science qui permet d’expliquer, d’organiser et de synthétiser les préoccupations environnementales, les écologistes critiquent la société industrielle. En même temps, pour ne pas rester dans une position essentiellement critique, certains écologistes