Du consulat à l'empire : ni bonnet rouge, ni talon rouge, je suis national
(Napoléon)
Le 15 décembre 1799, Bonaparte qui a refusé le projet constitutionnel de Sieyès car il limitait son pouvoir, promulgue le Constitution de l’an VIII, ratifiée par un plébiscite avec beaucoup d’abstentions et de fraudes. Celle-ci proclame : “La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencé : elle est finie.”
Cette phrase célèbre, prononcée juste après la conquête du pouvoir, montre clairement ce que Napoléon veut dire à propos du nouveau régime, envers ceux qui l'ont précédé. Comme l'homme lui-même, cette phrase et celle qui figure en exergue, sont toutes deux fortement complexes et ambiguës. Elles indiquent que le nouveau régime est tout à la fois coupure avec le passé immédiat et continuité avec ce passé.
Le coup d’état du 18 brumaire de l’an VIII consacre un régime précurseur de ses ambitions monarchiques. En proclamant la Constitution de l’an VIII, il met en place le Consulat. Ce Consulat établit un régime politique autoritaire dirigé par trois consuls et en réalité par le premier consul Napoléon Bonaparte. Le 18 mai 1804 c’est la création du premier Empire, issu du Sénatus-consulte organique. Napoléon Bonaparte, premier Consul devient Empereur des Français, c’est l’établissement d’une véritable monarchie absolue.
En 1799 “La nation en cessant d’être républicaine est restée révolutionnaire” estime Alexie de Tocqueville. Suite à la chute de la monarchie constitutionnelle en 1792, la République a été proclamée. Néanmoins, les régimes se succèdent et la décennie 1789 à 1799 est marquée par une forte instabilité politique. Le principal enjeu est alors de « terminer la Révolution ». Pourquoi le peuple a-t-il toujours le sentiment de vivre en révolution, alors que la République a été proclamée ? En mai 1799, le peuple ne semble pas trouver de régime qui le satisfasse, l'économie est dans un état catastrophique et la guerre fait toujours rage aux frontières. L'importance des divisions empêche