Dualisme et matérialisme
C’est la conception cartésienne du dualisme de l’âme et du corps qui doit retenir le plus longuement notre attention dans la mesure où elle fournit le cadre dans lequel vont s’inscrire des débats qui se poursuivent encore de nos jours. Descartes se livre à l’épreuve du doute. Si l’on désire pouvoir distinguer avec certitude le vrai du faux, si l’on veut accéder à l’évidence des vérités éternelles, il est nécessaire de se défaire de toutes les opinions, de les considérer comme « douteuses », et par conséquent de ne plus se fier aux données des sens qui ont fait naître ces opinions. Mais jusqu’où peut alors s’étendre le doute ? Où peut-il s’arrêter ? Il s’arrête à ce constat que « pendant que je voulais penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose ». Ce face à quoi le doute ne peut que baisser les armes, c’est l’évidence intuitive du « je pense » ; or celui-ci ne peut que révéler immédiatement la présence d’un « je » qui pense, qui est le sujet ou