Démarche de soin en psychiatrie
Lundi, date de mon arrivée, alors qu’elle rentrait d’une activité, Catherine a fait une chute sur la route. Lorsque j’arrive sur les lieux, les pompiers sont déjà présents. On peut observer que la jambe gauche de Catherine est plus courte de 10cm par rapport à l’autre jambe, et qu’elle est tournée sur le coté. A la vue et au touché, on distingue très nettement le déplacement de l’os, la fracture du col du fémur est suspectée, elle sera confirmée par une radio aux urgences. La fracture sera renforcée par un clou. Elle est sortie de l’hôpital environ une semaine plus tard, et je la prends régulièrement à charge pour effectuer ses soins quotidiens.
De par sa pathologie (shyzophrénie) elle présente un sentiment d’angoisse omniprésent, qui se caractérise par plusieurs symptômes : Catherine a une attitude de repli sur elle-même, crispée, qui est observable jusque dans sa posture : elle se tient le dos courbé, la tête baissée. Elle présente de grandes difficultés pour exprimer ses émotions, et répond toujours par l’affirmative lorsque on lui suggère une solution (Ex : voulez-vous mettre ce t-shirt ?), cela pouvant aller jusqu'à lui faire accepter des idées complètement absurdes. La perception qu’elle a d’elle-même est également perturbée : Elle chute régulièrement, il lui arrive d’inverser ses chaussure et de ne pas s’en rendre compte, lors des séances de kinésithérapie elle exécute l’inverse du mouvement demandé (flexion au lieu d’extension), lors de l’application de son collyre, elle ferme les yeux au moment où je lui demande de les garder ouverts. Lorsqu’elle a les yeux fermés et qu’on lui demande de nous regarder elle prétend nous voir…
Pour calmer ses angoisses, Catherine a besoin de structuration et de repère, qu’elle testera sans cesse en utilisant principalement le clivage comme mécanisme de défense, ce qui nécessite une grande cohérence dans le travail d’équipe, en particulier sur les discours qui lui