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[type]. L’auteur de ce passage dresse l’historique des abandons d’enfants, en France, du 16e siècle à la fi n du 18e, et met en lumière les principales causes de tels actes [propos directeur].
[On saute une ligne avant le relevé.]
Après avoir rappelé la condition peu enviable des enfants placés chez une nourrice, l’auteur explique les abandons d’enfants aux 16e et 17e siècles par deux facteurs récurrents : soit il s’agit de nourrissons nés d’une mère célibataire, soit ils sont issus d’un couple marié en proie à une grande pauvreté, auquel cas ils peuvent être plus âgés ; quoi qu’il en soit, leur entourage ne peut se charger d’eux.
À partir de 1760, on note une augmentation brutale et signifi cative des abandons, ce qui s’explique de deux façons. Tout d’abord, le nombre de naissances hors mariage croît, alors même que le statut de la fi lle-mère et de son enfant devient insoutenable eu égard aux considérations morales de l’époque.
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D’autre part, des couples mariés et qu’on ne peut classer parmi les pauvres, confi ent à l’hôpital un de leurs enfants, généralement le dernier-né, avec l’espoir qu’il y recevra tout ce dont il a besoin et qu’ils pourront le reprendre chez eux, une fois en situation d’assumer pleinement sa charge. Ils ignorent bien sûr la vérité sur ces lieux où la mortalité des nourrissons est très élevée. Ceci marque un profond changement, encore réservé à une certaine classe sociale : l’enfant devient un être humain à part entière qui a droit à une éducation. Simultanément, on se soucie de contraception pour éviter les naissances en surnombre par rapport au potentiel fi nancier de la