Eco dire presque... ch1-2
Dans son livre Umberto ECO tente dans un premier temps de trouver une définition acceptable de la traduction. Le Zingarelli parle de la traduction comme étant l’activité de traduire, traduire signifiant « transposer, transporter d’une langue à une autre » et « donner l’équivalent d’un texte, d’une locution, d’un mot »… Mais tout le problème est ici de savoir ce qu’est « donner l’équivalent », question cruciale pour le traducteur ! Eco semble préférer la version du Webster dont une des définitions de traduire est « transférer ou passer d’un ensemble de symboles à un autre »… Or cette définition ne convient en fait qu’à une démarche de translittération, du type de celle réalisée lorsqu’on écrit en alphabet Morse où chaque lettre de l’alphabet est remplacée par des successions de points et de traits… mais cet exercice ne suppose aucune connaissance de la langue source et peut très bien être réalisé par un ordinateur.
Cependant, il est impossible de mettre en place un tel processus lorsqu’il s’agit de passer d’une langue à l’autre car une langue met en jeu des symboles qui véhiculent des signifiés. Pour que cela fonctionne il faudrait pouvoir substituer un terme de la langue A par son synonyme dans la langue B mais il n’existe dans les faits pas de réelle relation de synonymie entre les langues…
Si dans une langue Alfa il n’y avait que des synonymes, cette langue serait très riche et permettrait différentes formulations du même concept. S’il existait des termes synonymes entre langue et langue, la traduction par Altavista serait possible.
La question de l’homonymie, en revanche, pose davantage problème : pour identifier deux synonymes dans la comparaison entre une langue et une autre, il faut d’abord avoir désambiguïsé les homonymes à l’intérieur de la langue source (comme le ferait un locuteur natif). Altavista ne semble pas en mesure de le faire : la raison probable est qu’il n’a pas de dictionnaire contenant ce qui est appelé en