La collection « Repères » comprenait déjà un titre consacré à l’économie du sport. Grâce au travail de Bastien Drut, elle s’enrichit d’une publication dédiée entièrement à l’économie du football professionnel. Si la dimension sportive est bien évidemment centrale, il ne fait toutefois pas de doute que le football professionnel constitue un secteur économique à part entière. L’auteur rappelle ainsi que le chiffre d’affaires des cinq plus grands championnats européens atteint 8 milliards d’euros. En appliquant les outils de l’analyse économique à cette industrie, l’auteur en analyse les principales mutations. Deux phénomènes ont joué un rôle particulièrement important dans les évolutions structurelles du football professionnel ces trente dernières années. Dans un contexte de dérégulation du secteur de l’audiovisuel, les chaines de télévision et à un moindre titre de radio, se servent des grandes compétitions sportives comme d’un produit d’appel et n’hésitent pas à payer très chers les droits de retransmission. Le second évènement majeur découle du fameux arrêt Bosman rendu en 1985 par la Cour de justice de l’Union européenne qui a eu pour effet juridique principal la libéralisation des transferts de joueurs et comme effet économique la surenchère entre les clubs pour acquérir les joueurs les plus talentueux, quitte à laisser sur le banc des joueurs d’un niveau international. Comme dans bien d’autres sports – mais sans doute plus que dans d’autres du fait de son statut de premier sport pratiqué par les jeunes – l’argent a donc fait son entrée dans le football. On a vu les salaires des joueurs flamber, les indemnités de transfert atteindre des sommets stratosphériques, et des milliardaires et autres groupes d’investisseurs investir des sommes considérables dans le milieu du foot.
Tous ces aspects, l’auteur les analyse avec minutie, mais au-delà, il s’interroge fondamentalement sur la soutenabilité à long terme du modèle économique du football professionnel.