Ecrire
Il est de ces histoires qui vous boulversent, qui vous changent. A la découverte d'une d'elle, j'eus l'impression d'être hors de ce monde durant d'interminables instants. Comme je disais précédemment, il est de ces histoires qui vous boulversent, mais cette fois ci, ce n'était pas celle d'une amie qui m'avait été racconté furtivement lors d'une brève discussion, cette fois, cette fameuse histoire, c'était la mienne.
J'avais la désagréable impression de voir ma vie défiler à mes côtés sans pouvoir intervenir, de la voir m'échapper. Ainsi, j'avais pour habitude de me demander si je n'étais pas anormale. Je crois savoir que la plupart des adolescents se posent cette question au moins une fois durant leur vie, il est peut être normal de ne pas se sentir sois même. Non ?
Du plus loin que je me souviennes, cette sensation de non-prise de conscience de mon corps m'a toujours habité. je me rappelles, je devais être âgée d'environ 6 ans lorsque ma mère m'annonça avec la douceur dont une maman sait faire preuve, que ses jours étaient désormais comptés. Evidemment l'explication qui me fut donnée, fut telle que je n'eus compris exactement la signification des mots de ma chère mère que lorsque je vis son corps inerte prêt à être mis en terre. Quoi qu'il en soit lors de son enterrement, mon enveloppe corporelle était la seule preuve et marque de ma présence. Mon esprit était ailleurs, en dehors de ce corps qui m'était si inconnu. Je crois que c'est à ce moment là que j'eus une pensée peu banale pour la petite fille que j'étais : mon corps n'est pas le mien, je ne le contrôle pas.
Bien sûr j'ai toujours su que ma mère m'aimait, comme la plupart des mères aiment leurs enfants, mais j'étais loin d'imaginer la volonté et la détermination dont elle avait fait preuve pour me sauver. Oui ma mère m'a sauvé, grâce à elle aujourd'hui j'ignore tout de la maladie,et je vis pleinement ma vie d'adolescente.
C'était un jours de