Edit de fontainebleau
Le règne de Louis XIV est mûr en 1685, depuis 24 ans il gouverne seul et depuis 2 ans, sans Colbert. De sa vieille équipe il reste encore Le Tellier et Louvois. Pour une fois, Louis XIV se sent vraiment en paix, l’Angleterre semble soumise à un Roi catholique amical, l’Autriche vient de battre les Turcs mais n’a pas forcément envie de guerroyer contre le Roi de France. La trêve est signée depuis un an, il n’y a pas eu de transgression. C’est peut être l’année où le Roi Soleil est à son zénith. Le roi est aussi physiquement mûr, il a 47 ans et a accumulé assez d’expérience pour en faire un souverain solide et adroit. Pourtant, en 1685, un évènement va se produire, comme un coup de tonnerre, son impact va se répandre dans toute l’Europe et même 300 ans plus tard, il continue de faire parler de lui. Cet évènement fut même considéré comme un des actes les plus funestes du monarque Français, un drame même. La France républicaine ne chercha pas beaucoup à comprendre la politique des Rois de France face au protestantisme, elle ne chercha surtout pas à émettre des réserves sur l’Edit de Fontainebleau. Nous fûmes imprégnés dans notre enfance d’une vision intolérante de la monarchie face à une minorité religieuse et nous gardâmes une vision simpliste de cet édit. Qu’en est il vraiment ? L’édit de Fontainebleau est une décision pleinement royale, il fut co-rédigé par Le Tellier et Louis XIV puis approuvé par Louvois. L’archevêque de Paris, Harvay de Champvallon, aurait aussi été une des têtes pensantes de cet acte royal. Arrêté le 17 octobre, il fut signé par le Roi le 18 (le Tellier a apposé sa signature) et enregistré par le Parlement de Paris le 22 octobre. C’est un texte de loi d’importance nationale et d’application immédiate. Par son action, il détruit les Edits de Nantes et De Nîmes (ou paix d’Alès). En un long préambule et 12 articles, il concerne les ministres (pasteurs) et les pratiquants de la RPR (religion prétendue