Edscvd

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puis que j’accepte Dieu, me dit un ami, je respire : il y a plus de liberté dans la foi que dans la raison. " Sans doute, puisque la raison se donne d’abord comme une contrainte, comme une discipline, comme une rigueur imposée. On peut croire ce qu’on veut, non penser ce qu’on veut. Quoi de plus contraignant qu’un fait, qu’un savoir, qu’une démonstration ? Quoi de plus libre qu’une hypothèse, qu’une croyance, qu’une espérance ? On peut croire ce qu’on veut, et c’est la croyance même : une pensée que rien n’impose ni n’interdit.
Faut-il alors croire en Dieu ? Pas plus qu’il ne " faut " ne pas y croire. Il n’y a là aucune obligation d’aucune sorte, et c’est ce que j’aurais dû répondre d’abord à mon ami : que l’incroyance est aussi libre, par définition, que la croyance. Dès lors que nous ne savons pas si Dieu existe, dès lors que nul ne dispose dans ce domaine de démonstrations ni d’arguments absolument décisifs (s’il y en avait, ce ne serait plus une question de foi mais de raison justement), chacun est libre, en effet, de croire ou de ne pas croire.
Mais qu’est-ce que cela prouve, sinon qu’il n’y a pas de preuves ? C’est aussi pourquoi je ne suivrais pas tout à fait mon ami dans l’opposition qu’il fait entre la foi et la raison. Qu’il s’agisse de deux expériences différentes, c’est une affaire entendue. Mais pourquoi seraient-elles incompatibles ?

L’existence de Dieu, si elle n’est pas rationnellement prouvée, n’est pas pour autant irrationnelle : puisqu’elle est tout aussi irréfutable qu’indémontrable ! C’est ce qui explique qu’il y ait des croyants rationalistes (Descartes, Leibniz…) et des athées irrationalistes (Nietzsche, Heidegger…).
La foi n’est pas une faute de logique. L’athéisme n’est pas un théorème. D’ailleurs la raison n’est pas seulement contraignante. Elle est aussi et surtout libératrice. Voyez Socrate, Montaigne, Spinoza. On ne peut pas penser ce qu’on veut, puisque la raison commande, puisque la vérité – dès lors que nous y avons au moins

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